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Le gyotaku : kézako ?

Gyotaku, ou ichtyogramme en français, un art venu du Japon...

Imaginez vous en pleine mer sur un petit bateau de pêche, à la merci des éléments. Et à la fin du 19ème siècle, c’est important de préciser.

Le vent, les embruns, le tangage, le roulis, vous avez froid, le visage trempé, le goût de l’eau salée et, au prix de plusieurs minutes d’effort, vous venez de sortir un magnifique poisson. Ses dimensions sont hors du commun, de quoi épater la galerie, et vous aimeriez immortaliser cette superbe prise.


À une époque où les appareils photo, téléphones portables et autres technologies n’existent pas, peu de méthodes permettent de reproduire ce poisson. Avec du talent, du temps et de bonnes conditions, la peinture ou le dessin pourraient conduire à une reproduction assez fidèle. Mais partons du principe que, sur le pont du bateau, entre deux vagues, vous n’avez ni le temps ni les bonnes conditions pour vous lancer dans ce projet.

C’est là que le gyotaku prend tout son sens. Cette technique ancestrale, aujourd’hui élevée au statut d’art, vient du Japon et consiste à prendre l’empreinte d’un poisson sur un support léger et maniable (papier ou tissu). Les ichtyogrammes les plus anciens retrouvés datent de 1862. Avec cette méthode, les pêcheurs pouvaient prouver leur valeur à leurs pairs en leur exposant les empreintes de leurs plus belles prises. Sur leurs œuvres, les pêcheurs japonais inscrivaient également les mensurations du poisson, le lieu de la capture et ajoutaient parfois le nom des témoins et un poème de remerciement avant d'apposer leur signature. Le gyotaku, ou ichtyogramme, est donc un mode d'expression du respect et de la gratitude du pêcheur envers la mer.


Pour parler un peu plus de technique, il existe deux méthodes permettant de réaliser un gyotaku :

La première, dite « directe », consiste à enduire le poisson préalablement nettoyé et séché avec de l’encre, d’appliquer un papier japonais (washi) ou un tissu sur le modèle et de frotter délicatement, toujours dans le même sens. Cette dernière étape est la plus délicate et doit être rapide afin d’éviter de trop imbiber le papier/tissu. On décolle ensuite le support (de la tête vers la queue) en prenant garde à ce qu’il ne se déchire pas (dans le cas du papier). Il ne reste plus qu’à peindre l’œil pour donner vie à cette empreinte.

Plusieurs paramètres peuvent directement impacter la qualité de l’empreinte :

  • La préparation du modèle ;

  • La quantité d’encre appliquée sur le poisson ;

  • Le facteur de dilution de l’encre ;

  • La qualité du papier utilisé (le papier idéal est fin et résistant) ou le type de tissu utilisé.


La seconde, dite « indirecte », apparait en 1948 sous la main de Koyoo Inada. Cette méthode fait le plus souvent intervenir des encres de couleur et un support en tissu comme la soie. L'application des couleurs est indirecte, c'est-à-dire qu'elles sont appliquées sur le tissu par transparence avant d'être tamponnées en fonction de l'aspect désiré. Cette méthode est plus complexe que la première et exige une maîtrise bien plus élaborée.

Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gyotaku

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